Textes

Texte premier

Dragon des temps modernes


New york, début octobre 1930, il y a presqu'un an que le crash boursier a eu lieu. Beaucoup de gens ont tout perdu et beaucoup se sont donnés la mort.

Walter PATTERSON fait partie de ces personnes qui n'ont pas eu de chance à l'époque. De mauvais investissements et de mauvais conseils et du jour au lendemain il n'avait plus rien.
Mais il s'est vite relevé, et maintenant travaille au Musée Américain d'Histoire Naturelle, situé dans le quartier de l'Upper West Side sur l'île de Manhattan.

Il s'occupe de la section paléontologie, et plus particulièrement de l'étude des géants disparus il y a plusieurs milliers d'années: les dinosaures…

Lisa son épouse, l'avait beaucoup soutenu pendant la période noire qu'ils avaient vécue, malgré les soucis d'argent et le déménagement forcé.
Ils avaient du quitter et vendre leur maison luxueuse de Bay Shore, ne sachant plus rembourser ni le prêt hypothécaire, ni les créanciers qui frappaient à leur porte!

Maintenant ils habitent à Brooklyn, quartier plus modeste. Ils occupent l'appartement du dernier étage et bien que pas très grand et pas très moderne, Lisa en a fait un lieu plutôt coquet!
Lisa et Walter ont un fils, Edward, 12 ans. Un très gentil garçon, mais un peu taciturne. Il n'a pas beaucoup d'amis, et passe beaucoup de temps enfermé dans sa chambre.

Au musée, c'était l'effervescence, on leur avait apporté des ossements d'une espèce inconnue à ce jour. Walter était fébrile, excité comme un gamin lorsqu'il découvre ses cadeaux sous le sapin!

Walter et son équipe avaient du pain sur la planche et se mirent de suite au travail pour reconstituer l'animal.

Les semaines passaient et le squelette prenait forme, mais certains détails chiffonnaient l'équipe. Certaines parties du corps étaient différentes de ce qu'ils connaissaient à ce jour.

Des os fins partaient du haut de son dos. Ce dinosaure ressemblait à un mélange deTyrannosaure Rex et de Yutyrannus Huali. Il avait des ailes, de très grandes ailes!

Les scientifiques du musée étaient stupéfaits! Un dragon, ils avaient découvert un dragon! La nouvelle fit bien vite le tour du monde, la presse et les savants du monde entier se pressaient au musée pour en savoir plus et voir le monstre!

Walter continuait son travail comme si de rien n'était, il restait tard le soir, le plus souvent seul.
Les spécialistes des images et lui essayaient de reconstituer les muscles et la peau pour savoir à quoi il pouvait bien ressembler de son vivant!

Un soir, il entendit un grand fracas venant de la grande salle, il s'y rendit et… Stupéfaction, le squelette avait disparu! Il sortit son portable pour appeler la police, prévenir le directeur du musée et les collègues.
Il fut interrompu par une voix! Elle disait:

- "Ne fait pas ça"!

- "Qui êtes vous"? dit Walter. Que faites vous là"?

Et là le dragon apparu en chair et en os!

- "Je suis Zeath, n'aie pas peur, je ne te ferai pas de mal"!

Walter était comme paralysé. Mais au bout de quelques instants, il réussit à balbutier quelques mots.

- "Co… Co… Comment se fait-il"?

- "J'étais enfoui dans la roche depuis 3000 ans et quand vous m'avez trouvé et ramené dans ce lieu et avez reconstitué mon corps, la vie m'est revenue"!

Et Zeath ajouta:

"Mais seul ta famille et toi pouvez me voir! Je suis invisible aux yeux des autres personnes"!

Il était énorme, au moins 5 mètres en hauteur et avec ses ailes déployées, il était réellement impressionnant, il occupait pratiquement toute la largeur de la salle. Sa peau était bleue, avec des reflets irisés, un peu comme les coquillages.

- "Je me pose une question: comment peux-tu me parler et comment comprends-tu notre langage"?

- " Tes oreilles ne peuvent m'entendre, je parle à ton esprit, et nous les dragons comprenons tous les dialectes de ce monde".

- "Tu n'es pas le seul dragon existant"?

- "Pour répondre à ta question, non, nous sommes plusieurs dizaines de milliers"!

- "Et quel est votre but"?

- "Nous sommes des protecteurs, j'ai été désigné dès ma naissance pour veiller sur ta famille"!

- "Quelque chose comme un ange-gardien en somme"?

- "En quelque sorte, oui, un guide spirituel si tu veux"!

- "Et pour entrer en contact avec nous, la méditation où autres rituels draconiques sont l'essence pour une communication profitable aussi bien à vous qu'à nous! Les dragons, peuvent-être d'une aide inestimable à vous humains.

- "Et comment t'es-tu retrouvé ensevelit sous un monceau de rochers dans la montagne"?

- "Je me reposais au bord d'une falaise, quand eu lieu un tremblement de terre et je me suis retrouvé pris au piège sous des tonnes de pierres"!

- "le jour se lève, je dois partir".

- "Attends, ne pars pas"…

Mais il était trop tard! Le squelette avais repris sa place au milieu de la grande salle!

Walter rentra chez lui pour se doucher et un peu se reposer, il en avait besoin après toutes les émotions qu'il avait vécues durant la nuit.

Lisa était déjà levée et préparait le petit déjeuner dans la cuisine.

- "Bonjour ma chérie, tu es bien matinale"!

- "Non mais Walter, as-tu vu l'heure qu'il est"?

- "Oh, my God, non je n'ai pas fait attention, je suis désolé ma chérie"!

- "Tu aurais pu me téléphoner au moins, c'était la moindre des choses"!

- "Il s'est passé quelque chose au musée cette nuit, une histoire incroyable. Je vais essayer de dormir un peu et je te raconterai plus tard".

Walter se leva vers midi et rejoignit Lisa dans le salon. Il entreprit de lui raconter les péripéties de la nuit. Lisa l'écouta attentivement, mais était bouche bée!

- "Voilà toute l'histoire et pourquoi je suis rentré si tard"!

- "c'est incroyable, j'ai du mal à y croire, c'est inimaginable " rétorqua Lisa! Elle ajouta:
- "crois-tu que je pourrais venir ce soir au musée pour me rendre compte par moi-même et le voir surtout"?

- "Oui bien évidemment, ce soir, toi et Edward venez au musée, je vous le présenterai, en espérant du moins qu'il se montre"!

Ils déjeunèrent ensemble tout en continuant de discuter de Zeath. Quand ils eurent fini, Walter enfila son manteau et attrapa son porte-documents. Il embrassa Lisa qui l'accompagna sur le pas de la porte!

- "A ce soir ma chérie, rejoignez-moi au musée après la fermeture, vers 19h30. Passez par l'arrière, je viendrai vous ouvrir"!

Elle lui fit signe de la main et rentra.

La première chose qu'il fit après avoir déposé ses affaires dans son bureau, fut de se rendre dans la grande salle pour voir si quelque chose avait bougé et si leur protecteur était toujours présent.

Le soir venu, Lisa et son fils se rendirent au rendez-vous donné par son mari.

- "Venez", dit-il, je vais vous présenter notre ami! Lisa, as-tu expliqué la situation à Edward"?

- "Oui, je lui ai tout dit et il est tout excité à l'idée de rencontrer un dragon"!

- "Suivez-moi, il devrait apparaitre d'un moment à l'autre"

Ils étaient maintenant dans la grande salle. Edward était réellement impressionné par le géant qui se tenait devant lui!

- "Oh, papa, il est énorme! Mais ce n'est qu'un squelette"?

- "Patience, mon fils, patience"…

- "Mais papa, je veux le voir, maman m'a dit qu'il" …

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, que Zeath pointa le bout de son nez!

- "Bonsoir les amis, je suis heureux de vous voir! Je suppose que Walter vous a expliqué comment j'ai atterri dans cet endroit"!

- "oui", répondit Lisa"!

- "C'est la dernière nuit que je passe dans ce musée, je vais m'envoler ce soir et reprendre ma liberté. Mais avant, je voudrais te remercier, Walter! Tu as su mobiliser ton équipe et tu as travaillé pratiquement jour et nuit pour reconstituer mon corps. Et avec le peu d'informations que tu avais en mains, ce n'était pas gagné"!

Walter était dans tous ses états. "Mais pourquoi partir"?

- "Nous les dragons ne sommes pas fait pour être enfermés. Si je reste dans ce lieu, comment vais-je pouvoir accomplir ma mission dis moi"?

- "Mais où vas-tu aller"?

- "N'ayez aucune inquiétude, je ne serai jamais loin et toutes les nuits je les passerai sur le toit de votre habitation" Chacun de vous pourra venir me trouver, pour des conseils, ou juste pour discuter!
Ma mission sur cette terre est de veiller à votre bien-être, à votre sécurité et à ce que vous ne manquiez jamais de rien! Comprenez-moi bien, je ne vous fournirai ni argent, ni bien matériel, je vous guiderai purement et simplement afin d'éviter des erreurs et à trouver les solutions à vos soucis, si souci il y avait, rien d'autre, je ne suis pas le génie de la lampe et encore moins un ensorceleur! Nous vivons dans la réalité cruelle de ce monde, pas dans un conte de fées"!

- "Avez-vous des questions à me poser avant que je disparaisse"?

Edward s'avança: "Est-ce que tu peux cracher du feu?

Un grand sourire éclaira la gueule de Zeath: "Bien évidemment Edward, je suis un dragon, ne l'oublie pas, mais n'ai jamais eu à me servir de ce pouvoir, j'ai toujours réussi à régler les problèmes sans devoir utiliser la violence"!

Il leur tourna le dos: "Au revoir les amis, à bientôt"

Et les trois en cœur de répondre: " Oui à très bientôt, Au revoir Zeath!

Et en une fraction de seconde, il avait disparu.

Walter alla examiner l'emplacement où il se trouvait, et étonnamment, il n'y avait plus la moindre trace de sa présence!

Le lendemain, la nouvelle de sa disparition fit le tour du monde. Les unes des journaux, criaient aux voleurs et offraient parfois d'énormes sommes d'argent en récompense pour le moindre indice pouvant permettre de le retrouver.

Pendant ce temps, la vie continuait chez les Patterson. Ils menaient une vie simple, Ils étaient heureux!

Edward avait changé aussi, il était beaucoup moins souvent enfermé dans sa chambre, il s'était fait des amis, allait chez l'un, chez l'autre et participait à des activités diverses avec eux!

Ils rendaient souvent visite à Zeath sur le toit. Seul ou ensemble.

Ils discutaient avec lui, ou restaient près de lui, à méditer ou tout simplement à le regarder. Ils apprirent beaucoup du dragon, sur le sens de la vie, le bonheur, leurs buts, leur avenir et celui de leurs enfants et petits enfants!

Adulte, Edward fit des études universitaires en paléontologie.
Sa thèse était une étude sur les dragons, elle devint même un livre par la suite et Edward devint célèbre mais su toujours garder les pieds sur terre!

Ce soir quand vous irez vous coucher, regardez sur le toit de votre maison, peut-être qu'un dragon s'y trouve et peut-être que si vous allez le trouver, il pourra peut-être vous aider à retrouver votre confiance en vous, celle qui vous permettra d'avancer"…

© Eric HIEL
16 01 2013




 Texte deuxième
 
  Un an, presque un an qu'elle l'aimait, sans jamais le laisser paraître, sans qu'il ne voit quoi que ce soit. Elle, c'est Nadia, il c'est Samuel. Tous deux cinquante ans bien sonnés.

Ils se connaissaient depuis la maternelle, mais ce n'est que bien plus tard qu'ils devinrent amis. A l'adolescence pour dire les choses.

Une amourette était venue se faufiler entre eux qui ne dura que le temps d'une moisson.

Chacun de leur côté vécurent leur vie, mais ils restèrent amis. AMITIÉ qui ne fit que grandir au fil des années.

Une grande complicité les liait. Ils n'ignoraient rien l'un de l'autre. Leurs secrets, leurs amours, leurs ATTENTES, leurs états d'âmes.

Sans se parler, par un regard, un sourire, ils se comprenaient.

Quand elle n'allait pas bien, il le savait, même sans la voir, il le sentait et c'était pareil pour elle. Un peu comme les jumeaux qui se SUBLIMENT et ressentent les maux de leur double.

Nadia suivait des études pour devenir infirmière, tandis que Samuel était apprenti chaudronnier dans une entreprise de fabrication de turbines hydrauliques.
Ils se voyaient peu en semaine mais malgré tout trouvaient un moment le soir après dîner pour se retrouver.

Ils passaient pratiquement tous leurs week-ends ensemble par contre, leur copain respectif n'y étant pas opposé puisqu'ils se connaissaient et étaient amis.

Mais un jour, Nadia surpris une conversation entre ses parents. Son père parlait d'un avancement dans la société qui l'employait, mais, car oui il y avait un mais, s'en suivrait une mutation dans une autre filiale à plus de 200 Km de chez eux.

Elle les rejoignit dans le salon faisant mine de n'avoir rien entendu; son père l'invita à s'asseoir. Nous avons une nouvelle à t'annoncer ma petite fille.

Il l'informa de ce qui se passait, ils devraient déménager le mois suivant pour se rapprocher de son nouveau poste. La société leur avait trouvé un appartement.

Elle ne comprit pas de suite ce que cela impliquait. Nadia quitta le salon sans un mot pour remonter dans sa chambre. Et là, elle éclata en sanglot. Et Samuel, pensa t-elle. Elle ne le verrait plus!

Elle sorti en courant et rejoignit Samuel. Elle lui expliqua toute l'histoire avec les détails. Il l'a regardait, ne sachant que répondre. Ils étaient catastrophés.

Ils restèrent là pratiquement toute la nuit, dans le parc du village, non loin de l'église.

Quelques semaines passèrent, Nadia et ses parents étaient installés dans leur nouveau logis.
Nadia se languissait de Samuel! Ils se téléphonaient tous les jours et discutaient sur le net pratiquement tous les soirs.

Mais la distance fit qu'au fil des mois qui passaient, ils étaient moins assidus, les coups de fil se firent moins fréquent, sur le net même chose. Petit à petit ils se perdaient de vue. Chacun ayant ses occupations, ses amis, Nadia se consacrait à ses études, Samuel à son travail, sa PASSION, et cela jusqu'à l'OUBLI!

Les années passèrent, elle obtint son diplôme et trouva rapidement un emploi dans un hôpital de la région. Samuel continuait de son côté son petit bonhomme de chemin. Il avait rencontré une femme, ils se fréquentaient depuis quelques mois. Ils envisageaient de se marier très vite, parlaient de famille, d'enfants.

Nadia avait un nouvel ami également, enfin ils étaient plus qu'amis! Ils étaient éperdument amoureux l'un de l'autre! Bien qu'elle pensait encore souvent à son ami Samuel.

Les années passèrent, Nadia était maintenant mariée, avait deux beaux enfants et était heureuse dans sa vie! Samuel de son côté, cohabitait bon en mal en avec sa compagne, mais leur amour s'était doucement éteint, emporté par la routine.

Les enfants de Nadia grandirent et finirent par quitter le nid familial. Elle se retrouvait souvent seule le soir, son mari et elle n'ayant pas les mêmes horaires! Elle s'ennuyait, avait beaucoup de temps libre, ce qui lui permettait de réfléchir!


Son existence ne s'était pas déroulée comme elle aurait voulu la vivre, comme elle l'aurait MÉRITÉ!

Elle aimait toujours son mari, mais plus de la même façon! Son MARIAGE ne voulait plus rien dire! Elle allait partir!

Le soir venu, pendant le repas, Nadia lui annonça sa décision. François, son mari, restait bouche bée! Elle le quittait. Il ne comprenait pas. Il repoussa son assiette, se leva et quitta la pièce sans un mot!

Dès le lendemain, elle commença à rassembler quelques affaires et les rangea dans un coin du garage! Elle s'en irait samedi!

Et comme de fait, le samedi, Nadia chargea ses cartons et valises dans le coffre de sa voiture et pris la route! Elle roulait sans trop savoir où elle allait!

Quelques mois passèrent, Nadia était installée dans le village voisin de celui de son enfance. Elle travaillait beaucoup, elle était épuisée, mais ça avait l'avantage de l'aider à ne pas penser, à faire fi de son passé.
Elle s'octroyait une petite sortie par semaine. Tous les dimanches elle allait faire son marché au village d'à côté et ensuite allait se promener le long des quais!

C'est au marché qu'elle le vit un jour, elle resta comme stupéfaite, pétrifiée! Elle se reprit et MIEUX, tenta de le rattraper, se faufilant parmi la foule de badaud. Malheureusement, Samuel disparu emporté par le flot de tous ces êtres égarés comme elle. Était-ce une ILLUSION, était-il réel?

Triste, elle fit demi-tour et rentra chez elle.

Nadia attendait fébrilement le week-end! Dorénavant, tous ses dimanches étaient consacrés à la recherche de Samuel! Elle n'avait plus que ça en tête, L'ENVIE de le revoir était devenue une obsession!

Elle commençait à désespérer de le retrouver un jour. Ce jour là, alors qu'elle s'apprêtait à rentrer, elle senti une présence, comme l'impression d'être suivie. Elle se retourna, mais ne vit personne?. Elle reprit son chemin, quand tout à coup, on lui tapota l'épaule. Surprise, elle se retourna tout à trac, prête à en découdre. Et là qu'elle ne fut pas sa surprise. Samuel était là, devant elle. C'était un GÉANT, elle n'avait pas le souvenir qu'il était si grand. Elle n'en croyait pas ses yeux et failli TOMBER à la renverse.

BONJOUR Nadia lui dit-il! Elle émergea et lui répondit ; c'est toi!

Son CŒUR battait la chamade!

Tu me suivais, lui dit-elle. Oh non lui répondit Samuel. Je me promenais sur le marché et en profitait pour faire quelques achats pour le diner de ce soir, quand je t'ai aperçue. Je n'étais pas certain que c'était toi et voulait en avoir le cœur net.

Ils discutèrent quelques minutes. Accepterais-tu de venir diner à la maison ce soir, lui demanda Samuel. Elle hésita un instant, puis fini par accepter.

Le soir venu, Nadia finissait de se préparer pour se rendre à son rendez-vous. Elle s'était faite belle! Elle examinait son REFLET dans le MIROIR et se trouvait plutôt pas mal pour son âge!

Le diner se passa bien, il cuisinait à merveille se dit-elle! Ils parlèrent de leur vie respective, de leur situation actuelle!
Ils se quittèrent tard et promirent de se revoir!


Rentrée chez elle, Nadia se changea pour aller au lit et repensa à la soirée! Elle rayonnait! Que se passait-il. Pourquoi se sentait-elle si bizarre? Elle repensait à cette CHANSON qu'ils aimaient tous les deux.

Ils se voyaient souvent, ils déjeunaient ensemble plusieurs fois la semaine dans un petit bistrot proche de l'hôpital où Nadia travaillait! Elle n'était plus la même! Elle se sentait bien quand ils étaient ensemble! Ses sentiments avaient évolué. Ce qu'elle ressentait pour Samuel était autre chose que de l'amitié, elle l'aimait.

A pratiquement cinquante ans, elle était amoureuse, comme une adolescente. Elle s'en était rendue compte au fil du temps qu'elle passait avec lui. Son AVEUGLEMENT l'empêchait de se l'avouer, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Il était son ami de toujours, son meilleur ami, son complice, son confident!

Il faut que je lui dise, se disait-elle, il faut qu'il le sache! Je vais lui dire…


Un an, presque un an qu'elle l'aimait…

© Eric HIEL
07 12 2012

 
Texte Troisième


" Je me glisse dans la peau de .... ".

J'aimerais ne serait-ce que pour une journée ou même quelques jours, me glisser dans la peau d'un clown.

Je ne suis jamais allé au cirque et n'irai peut-être certainement jamais. Pourquoi me demanderez-vous?

En fait, je n'aime pas les clowns, j'en ai peur, depuis toujours. Et je ne sais pas pourquoi et ne le saurai certainement jamais!

Je me souviens, quand j'étais enfants, que dans le salon où nous allions très peu d'ailleurs, se trouvais un tableau, enfin plutôt une croûte, représentant le portrait d'un de ces affreux personnage qui m'effrayait.

Il était laid, je n'osais le regarder, j'avais la sensation qu'il me suivait du regard!
Pourtant le clown est censé être un être jovial, un ami des enfants, un amuseur!

J'en ai une sainte horreur, même Ronald le clown représentant la société Mc Donald me donne des frissons dans le dos.

Me retrouver dans le corps d'un de ces énergumènes, me permettrait peut-être de comprendre et de vaincre ma phobie, qui sait!

Me retrouver face à des petits aux anges, de voir le rigolo de service, faire ses grimaces et ses tours de passe-passe provoquerait je pense un déclic, qui même si cela ne m'apporte pas d'explication, m'aiderait à faire abstraction de cette angoisse qui me prend face à ces personnages!

Je cherche dans mes souvenirs les plus lointains le pourquoi de cette phobie, mais rien, je ne trouve pas, je ne comprends pas! C'est fou, mais c'est comme ça, j'en ai horreur!

J'imagine le clown dans lequel je me serais glissé, triste sous son maquillage, sous son masque et obligé quand même d'assurer le spectacle!

Une fois sorti de lui, peut-être que je comprendrais mieux ce qu'est sa vie et pourrais gérer par la suite, cette peur qui me tenaille...

© Eric HIEL
09 12 12


Texte quatrième  




Dès l'enfance, j'ai eu la passion du son des guitares, leurs vibrations, les effets de jeu possibles avec cet instrument. C'est ma mère qui m'a fait découvrir et aimer le rock! Très tôt, j'ai pris des cours, je voulais devenir musicien et ma passion est vite devenue mon métier.

Ah oui, j'ai oublié de me présenter, mon nom est Jim Lennan, ça ne vous dit peut-être rien. Et si je vous dis: "The Grasshopper". Ah bon ça ne vous dis rien non plus? Pas grave…
Nous sommes quatre et je suis le leader et guitariste de ce groupe. Peter Mc Cratnay est notre autre guitariste, Geoff Adrisson joue de la basse et notre batteur se nomme Ron Stor. "il n'est pas très bon, mais c'est le seul que nous avions sous la main".

Demain soir nous jouons un important concert au Royal Albert Hall. Vous imaginez?

Aujourd'hui après les répétitions, j'ai décidé de visiter la ville. Incognito évidemment et en métro. M'engouffrant dans les couloirs de la station la plus proche de mon hôtel, je déambule et observe les artistes qui s'y produisent. Il y a de tout! Chanteurs, violonistes, clowns, automates, mendiants…

Je prends mon billet et tout en continuant mon chemin vers les quais une musique m'interpelle. Je me dirige vers l'endroit d'où cela peut bien venir. Et là que vois-je, un attroupement devant une jeune fille jouant de la harpe. Elle fine, pâle, comme malade! Mais comment a-t-elle pu faire pour transporter son instrument jusqu'ici?

Subjugué par cette douce musique, je m'approche, pour mieux entendre, mieux voir.
Cette mélodie est belle, envoûtante! Je la dévisage, j'observe la manière dont ses doigts glissent sur les cordes, tantôt délicatement, tantôt avec plus de vigueur! Je reste là jusqu'à la fin de son récital. Je m'approche, la remercie pour ces instants de douceur et glisse quelques pounds dans son chapeau.

En fin de journée je reprends le métro pour rentrer à l'hôtel et repasse par l'endroit où se trouvais la jeune harpiste, mais elle n'est plus là. A sa place, se trouve une vieille gitane. Elle me fait signe de m'avancer, m'attrape le bras pour me lire les lignes de la main. Je me dégage arguant que cela ne m'intéresse pas. La dessus, elle me jette un regard méprisant et fait des signes de ces deux mains! Je n'y accorde aucune importance et m'éloigne.

Une fois rentré, je file sous la douche, commande un repas et ensuite me met au lit.

Demain sera une longue journée!

Le grand jour est arrivé. Je me rends au théâtre pour quelques derniers réglages acoustiques et de jeux de lumières.
Je passe par ma loge pour y prendre ma guitare et m'assied un instant pour gratter un peu et m'échauffer les mains.
Mais! Que se passe t-il? Mes doigts ne m'obéissent pas, ils ne trouvent plus leur place sur les cordes!

J'appelle au secours et en un instant mes musiciens, mon imprésario et quelques membres du personnel de scène rappliquent!
- "Que se passe t-il hurle l'imprésario"?
- "Mes mains, mes mains", "elles ne me répondent plus"!
- "Appeler un médecin", s'écrie Peter.

Quelques minutes se passent et le médecin arrive, il m'examine, me pose quelques questions, puis conclut qu'il ne comprend pas. Mes mains n'ont rien, tout est normal.

Peter, viens me voir et me demande s'il s'est passé une chose inhabituelle ces derniers jours.
Je lui réponds que non, rien, rien du tout! Mais tout d'un coup, me revient à l'idée, cette vieille gitane dans le métro.
- "C'est ça! Elle m'a jeté un sort", ". C'était donc cela, tous ces signes qu'elle faisait avec ses mains! Il faut que j'y retourne pour qu'elle m'en débarrasse".

L'assemblée m'observe éberluée, le directeur du théâtre crie à qui veut bien l'entendre:
- "ce garçon est fou, il faut annuler le concert, nous courons à la catastrophe"!

Je m'échappe en courant, me dirigeant vers la station de métro ou se trouvait la vieille hier. Je déboule dans le hall, saute les barrières antifraudes et descends quatre à quatre les escaliers qui mènent aux tunnels menant aux quais.

Je me dirige vers l'endroit, mais elle n'est pas là. Mais est présente, la jeune harpiste!
Je me dirige vers elle, et d'un coup, me prend l'envie soudaine de toucher l'instrument. Aimablement je fais part à la jeune fille de mon souhait de prendre quelques instants sa place. Je m'installe sur le tabouret et commence à caresser les cordes de l'instrument.
Et là, c'est une révélation, des sons harmonieux sortent de mes doigts pinçant les câbles de nylon.

Et soudain me vient une idée. Si j'emmenais la jeune fille et sa harpe pour le concert? Je lui fais part de mon idée, au départ elle refuse, gênée et un peu perdue.
- " Mais pourquoi"? Me dit-elle
- "Ce serait trop long, je vous expliquerai plus en temps voulu.

Elle ne comprend rien de ce que je lui veux en fait! J'insiste, lui explique et elle fini par accepter.
Au même instant, Peter, Ron et quelques autres personnes déboulent.

- "Amenez-vous, il nous faut des bras pour transporter la harpe".
- "Tu n'es pas sérieux, me lance Peter"?
- " Si très sérieux, bougez-vous, il n'y a pas de temps à perdre"!

Alors que mes acolytes se chargent du transport de l'instrument, J'attrape la jeune artiste par le bras et l'entraine avec moi.

- "Venez, il faut y aller"!
- "Mais où m'emmenez-vous"?
- "Au Royal Albert Hall jeune fille"!
- "Comment"? Mais on ne me laissera jamais entrer, avez-vous vu ma tenue?
- "Nous allons vous déposer à mon hôtel où vous pourrez prendre un bain et je glisserai un billet au majordome pour qu'il vous trouve des vêtements; ensuite vous nous rejoindrez à la salle de concert"!

Elle me suivit bon an, mal an, un peu dépassée par les événements.

Le concert commençait dans une heure et rien n'étais encore prêt. Le directeur du théâtre et mon imprésario sont dans tous leurs états.

Pendant que les techniciens finissaient d'installer le matériel, je filais dans ma loge pour enfiler mon costume de scène.

Voilà, c'est maintenant où jamais, dis-je à mes musiciens, on va sortir le grand jeu et tout déchirer.

Le public est là devant nous! Silencieux… Jamais au grand jamais de toute ma carrière, je n'avais vu ça!!!
D'accord nous sommes dans la salle la plus classe et célèbre de Londres, mais quand même.

Possible que la harpe les intrigues!

Je ne vous cacherai pas que j'ai le trac, encore plus ce soir qu'habituellement.

Nous nous installons, je m'assois derrière mon instrument et commence à caresser les cordes. Nous commençons par notre dernier tube. J'arrive à sortir des sons que je n'avais jamais entendus jusqu'à ce jour. Ce ne sont pas les même que ceux d'une guitare électrique, mais cela s'en rapproche.

Nos titres s'enchaînent, je joue de plus en plus fort, les musiciens me suivent pris par le jeu.

Ca commence à bouger dans le public, après l'étonnement, ils ont l'air ravi. Ça siffle, ça crie, ils balancent les bras, ils reprennent les chansons avec nous.

Entre chaque morceau, des salves d'applaudissements retentissent, ce qui nous encourage à continuer et à encore augmenter la cadence.
Le spectacle se termine en apothéose, des tonnes de ballons et de gros confettis couleurs or tombent sur scène et dans la salle.
Les spectateurs sont debout, applaudissant et scandant nos noms.

Un instant je me retourne! Elle est la dans les coulisses, elle est ravissante dans sa longue robe de soirée.
Je lui fais signe de s'approcher, elle me fait non de la tête, j'insiste…
Elle s'avance d'un pas mal assuré, je m'avance vers elle, la prend par la main. M'approchant de son oreille, je lui demande tout bas:
- "Quel est votre nom"?
- "Je suis Mia"!
- "Oui, mais encore"?
- "Mia Keegan"!
-"Enchanté Mia"!
Et la elle me décoche un sourire… On dirait un ange!

Je l'emmène au devant de la scène.
- "Je voulais vous présentez Mia Keegan, elle est musicienne".
Les gens applaudissent…
- "Cet elle qui m'a généreusement prêté sa harpe, et je l'en remercie.
- "Cela a du vous étonner que j'en joue ce soir! C'est une longue histoire que je vous narrerai plus tard peut-être"!

Je me tourne vers elle!
- "Que penseriez si je vous proposait de faire partie du groupe"?
Elle, les yeux grands écarquillés:
- "Mais, je joue du classique, je n'y connais goutte en Rock'n'roll, je ne peux accepter, ce n'est pas mon monde, je ne me sentirais pas à ma place".

J'insiste, trouve des arguments, essaye de la convaincre.
" – je ne sais pas ajoute-t-elle, je dois réfléchir"!
De ce fait, elle tourne les talons et s'en va en courant.
Je la poursuis jusque dans la rue, mais elle disparait dans la nuit.

Dépité, je retourne sur scène, salue le public et qui nous applaudit à tout rompre!

Ensuite nous rentrons à l'hôtel. Demain sera une longue journée, j'ai un problème à régler: retrouver la gitane pour qu'elle me débarrasse du sortilège.

Un peu patraque après la folle journée d'hier, je me dirige vers la salle de bain et me glisse sous la douche.
Une fois prêt, je descends dans le hall, remercie le majordome pour l'aide qu'il nous a apportée hier et me dirige vers la bouche du métro.

Une fois sur place, je me dirige vers l'endroit où Mia était installée. Personne!

Je me dirige vers les quai tout en regardant autour de moi, quand soudain j'entends au loin cette douce mélodie qui m'avait envouté.

Je retourne sur mes pas, suivant la musique, tourne un peu en rond car avec l'écho du béton des murs, il n'est pas aisé de repérer d'où vient le son. Mais à un moment, cela s'amplifie. Je ne dois plus être très loin.

Je l'ai trouvée, elle est là, elle m'a vu et s'arrête de jouer. Je m'approche, je lui parle, lui demande si elle connait ou à déjà vu la gitane qui occupait son emplacement l'avant-veille.
- "Oui me répond-t-elle, elle est là tous les jours et quémande quelques sous pour nourrir sa famille".
- "Pourquoi voulez-vous la voir"?
Je lui raconte avec les détails la journée d'avant-hier.

- "Viens"! Me dit-elle
Elle m'entraîne sur les quais, ensuite par un petit passage et nous descendons par un petit escalier qui mène je ne sais où!

La vieille gitane est là, assise sur le de vieux linges directement posé sur le sol.

- "Que me veux-tu gadjo"?
- "J'aimerais que vous me débarrassiez de ce mauvais sort que vous m'avez jeté"!
- "Et pourquoi je ferais ça"?
- "Tu n'es pas généreux, tu es égocentrique, égoïste, arrogant, orgueilleux…"!

J'étais abasourdi, ne sachant que dire.

- "Je voulais te donner une leçon", ajouta-t-elle.
Elle se mit à me raconter son histoire : Devenue veuve et n'ayant pas droit à la retraite de son mari car trop jeune, elle c'est très vite retrouvée à la rue, ne sachant plus payer le loyer et honorer ses dettes. Suite à cela elle a fit une grosse dépression et perdu son emploi. Elle était psychologue dans un grand cabinet médical renommé.

Depuis lors, elle vit cachée dans cette cache sordide.
-" Je ne suis pas une gitane, je ne suis qu'une vieille femme qui essaye de survivre en donnant du bonheur aux gens, en leur racontant ce qu'ils veulent entendre. Je connais bien les humains, je sais quels sont leurs rêves, leur envies, leurs travers et je ne demande rien en retour, on me donne une pièce, je l'accepte, on ne me donne rien, ce n'est pas grave, l'argent ne m'intéresse pas".

- "Il faut que tu saches une chose: Je n'ai aucun pouvoir, la solution est en toi. C'est ton inconscient qui a provoqué ton tourment".
Elle ajouta:
- "Change ton regard sur les gens, débarrasse-toi des idées reçues et maintenant, vas… Tu n'es pas malade, tu retrouveras tes facultés très vite. Peut-être déjà en sortant d'ici. Vas maintenant…

C'est ainsi que se termine mon histoire.

Ah oui, j'ai oublié de vous préciser: Mia joue dans notre groupe, nous sommes mariés et avons deux enfants.

Les autres membres du groupe? Ils sont toujours là, fidèles au poste et Ron Stor, est toujours aussi mauvais, mais bon…

Autre chose?

D'accord, j'avais complètement oublié! Je rejoue de la guitare.

Le lendemain même c'était revenu, par contre la harpe, et bien quand je la touche c'est une véritable catastrophe.
Je suis guéris, enfin non je n'étais pas malade. J'étais simplement dans un autre monde, hors de la réalité, je ne voyais pas les gens autour de moi, ça ne m'intéressait pas en fait, tout tournait autour de mon nombril.

J'ai changé, grâce aux paroles de la vieille dame. J'y suis retourné pour la revoir et la remercier, mais elle avait disparu. Personne ne l'a jamais revue…

© Eric HIEL
04 11 2012

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