Je
hais les Dimanches
A
18h00, mes garçons s'en sont retournés chez leur maman et je me
retrouve comme à chaque fois, la mort dans l'âme, tournant
désormais comme un lion en cage. Je sais que certains pères n'ont
pas ce genre d'états d'âmes, moi j'ai à chaque fois les yeux
remplis de larmes quand je les laisse, mon âme les appellent encore
et encore. Mes deux petits sont toute ma vie, ma raison de vivre et
de me lever chaque matin. Et quand je remonte dans l'appartement
c'est un grand vide qui m'accueille et me tiendra compagnie jusqu'au
week-end prochain ! Je tiendrai en me rappelant leurs rires, leurs
cris quand ils jouent, je sourirai en rangeant leurs jouets, en
attrapant le verre ou le bol avec lesquels ce matin ils ont déjeunés
puis je m'habituerai au silence qui résonnera comme une absence dans
ma tête.
Je
m'appliquerais chaque jour à ce que le temps passe le plus vite
possible. Je m'occuperais pour éviter de penser et quand je n'y
tiendrai plus, je me mettrai dans un coin pour regarder des photos,
pour tenir leurs dernières prouesses en dessin ou en peinture voire
en collage ou bricolage de macaroni. Et je décompterai les heures,
les minutes, les secondes. Je ne quitterai pas des yeux la grande
horloge où lorsqu'il fait trop calme j'entends le tintement de ce
temps qui s'étire à l'infini, à l'infini du manque de mes enfants.
Les 6 longues journées passées, le moment où je sais que je vais
les retrouver, je décuple de joie, de force, de vigueur, de gaieté
et je me réjouis. Certains hommes du verre qu'ils prendront avec
leurs potes moi c'est le bonheur d'apercevoir au loin leurs
chevelures, leurs yeux rieurs et de les entendre crier derrière la
porte " voilà papa, voilà papa" ... Le vendredi est
devenu le plus merveilleux jour de la semaine. Quand ils sont là, je
les écoute me raconter toutes leurs petites péripéties, je peux
enfin les toucher, les prendre dans mes bras et chaque vendredi ce
n'est que du pur bonheur. J'ai appris la patience, je n'ai pas eu le
choix mais ça en vaut le coup.
Inutile
de me demander ce que je pense du dernier jour de la semaine, je
pense que tout le monde l'a compris. Je hais les dimanches, pourtant
Dieu sait combien j'aimais ça avant. Mais c'était avant! Comme si
maintenant j'avais une toute autre vie.
Je
n'ai pas choisi de vivre ainsi mais ce sont des histoires "communes"
qui touchent tout le monde. Vous même êtes vous parents divorcés
ou de parents divorcés? Bon nombre comprendront cette solitude
quasi permanente qui me ronge, ce mal de vivre que j'essaie tant bien
que mal d'apprivoiser.
Mes
enfants, je vois parfois dans leurs regards de la tristesse, de
l'incompréhension. Je n'arrive pas toujours à cacher mes sentiments
et les enfants sentent ce mal être qui nous ronge. Mais je veux
qu'ils sachent qu'ils sont mes plus grands amours, même si de temps
à autre j'ai l'air loin d'eux, loin dans mes pensées, je souhaite
qu'un jour ils comprennent qu'ils sont mes plus belles pensées.
Mon
cœur de papa, bien que meurtri sera toujours pour mes enfants
chéris.
©
Eric HIEL
13 01
2012
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