mardi 2 avril 2013

Dimanche, jour maudit!

Je hais les Dimanches

A 18h00, mes garçons s'en sont retournés chez leur maman et je me retrouve comme à chaque fois, la mort dans l'âme, tournant désormais comme un lion en cage. Je sais que certains pères n'ont pas ce genre d'états d'âmes, moi j'ai à chaque fois les yeux remplis de larmes quand je les laisse, mon âme les appellent encore et encore. Mes deux petits sont toute ma vie, ma raison de vivre et de me lever chaque matin. Et quand je remonte dans l'appartement c'est un grand vide qui m'accueille et me tiendra compagnie jusqu'au week-end prochain ! Je tiendrai en me rappelant leurs rires, leurs cris quand ils jouent, je sourirai en rangeant leurs jouets, en attrapant le verre ou le bol avec lesquels ce matin ils ont déjeunés puis je m'habituerai au silence qui résonnera comme une absence dans ma tête.

Je m'appliquerais chaque jour à ce que le temps passe le plus vite possible. Je m'occuperais pour éviter de penser et quand je n'y tiendrai plus, je me mettrai dans un coin pour regarder des photos, pour tenir leurs dernières prouesses en dessin ou en peinture voire en collage ou bricolage de macaroni. Et je décompterai les heures, les minutes, les secondes. Je ne quitterai pas des yeux la grande horloge où lorsqu'il fait trop calme j'entends le tintement de ce temps qui s'étire à l'infini, à l'infini du manque de mes enfants. Les 6 longues journées passées, le moment où je sais que je vais les retrouver, je décuple de joie, de force, de vigueur, de gaieté et je me réjouis. Certains hommes du verre qu'ils prendront avec leurs potes moi c'est le bonheur d'apercevoir au loin leurs chevelures, leurs yeux rieurs et de les entendre crier derrière la porte " voilà papa, voilà papa" ... Le vendredi est devenu le plus merveilleux jour de la semaine. Quand ils sont là, je les écoute me raconter toutes leurs petites péripéties, je peux enfin les toucher, les prendre dans mes bras et chaque vendredi ce n'est que du pur bonheur. J'ai appris la patience, je n'ai pas eu le choix mais ça en vaut le coup.

Inutile de me demander ce que je pense du dernier jour de la semaine, je pense que tout le monde l'a compris. Je hais les dimanches, pourtant Dieu sait combien j'aimais ça avant. Mais c'était avant! Comme si maintenant j'avais une toute autre vie.

Je n'ai pas choisi de vivre ainsi mais ce sont des histoires "communes" qui touchent tout le monde. Vous même êtes vous parents divorcés ou de parents divorcés? Bon nombre comprendront cette solitude quasi permanente qui me ronge, ce mal de vivre que j'essaie tant bien que mal d'apprivoiser.

Mes enfants, je vois parfois dans leurs regards de la tristesse, de l'incompréhension. Je n'arrive pas toujours à cacher mes sentiments et les enfants sentent ce mal être qui nous ronge. Mais je veux qu'ils sachent qu'ils sont mes plus grands amours, même si de temps à autre j'ai l'air loin d'eux, loin dans mes pensées, je souhaite qu'un jour ils comprennent qu'ils sont mes plus belles pensées.

Mon cœur de papa, bien que meurtri sera toujours pour mes enfants chéris.


© Eric HIEL
13 01 2012

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